Matières à engagements

Matières à engagements

spectale plein air et intérieur, pour théâtres et lieux insolites, tout public à partir de 8 ans

Engagement (nom masculin)

Acte par lequel on s’engage à accomplir quelque chose ; promesse, convention ou contrat par lesquels on se lie.

Action de mettre un objet en gage.

Pour les existentialistes, acte par lequel l’individu assume les valeurs qu’il a choisies et donne, grâce à ce libre choix, un sens à son existence.

Au football, action de remettre la balle en jeu après un but.

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Ce projet est né dans le cadre d’un appel à projet DRAC Rouvrir le monde 2022-Résidence de territoire qui s’est déroulé pendant six semaines sur l’Agglomération dracénoise. Nous sommes cinq artistes aux profils différents (une clown, deux musiciennes et deux comédiennes-marionnettistes) qui allient au quotidien création et transmission. Nous nous sommes réunies pour croiser nos pratiques, re-élaborer ensemble des outils artistiques et pédagogiques finalisés dans le but de chambouler les positions classiques du spectateur et de l’élève, afin de partager avec eux des gestes artistiques inclusifs.

Le travail mené auprès d’un public aussi varié (IME, Foyer d’accueil d’adultes handicappés, EHPAD, tout public en plein air) nous a amené à entamer une recherche individuelle et collective en croisant nos langages et nos univers pour ouvrir des chantiers de recherche autour de courtes formes spectaculaires qui abordent la notion d’engagement. Aujourd’hui, nous avons envie de mener à terme ces différents « chantiers » en une création tout public.

Avec Matières à engagements nous souhaitons :

1) Engager le théâtre dans des territoires et des contextes insolites afin de toucher de nouveaux publics. Matières à engagements peut être joué en plein air ou à en intérieur, dans des structures qui peuvent proposer différents petits espaces de jeu. Nous pouvons jouer pendant six ou huit heures, et ainsi permettre à plusieurs groupes de spectateurs de circuler d’une forme à l’autre. Si nous investissons un théâtre, nous ne nous limiterons pas à la scène, nous investirons plusieurs lieux et les spectateurs pourront découvrir des endroits initialement invisibles.  Ainsi le spectacle devient un jeu. Cette dimension ludique répond à l’envie d’aller vers des publics variés et de faciliter un accès au théâtre pour tous ceux et celles qui restent intimidé.e.s par cet art.

2) Réinventer des modalités de création et de diffusion adaptées au difficile contexte économique post-covid. Ce spectacle modulable permet à la compagnie d’articuler de petites formes pour structures à petits budgets et une proposition plus conséquente. Dans Matières à engagements les artistes n’ont pas un rôle prédéfini dans l’œuvre mais peuvent interchanger suivant les demandes et les besoins des territoires culturels et sociaux. Nous créons ensemble, et nous pouvons transmettre notre partition à une autre artiste. Cet engagement répond au besoin urgent de pallier, de façon solidaire et créative, une réalité de nos professions qui tire de plus en plus vers l’exclusion, la compétitivité et la restriction budgétaire. La force du groupe fait que nous pouvons retourner le contexte en notre faveur en nous appuyant sur des modalités de création innovantes et stimulantes. Le processus de création devient alors enrichissant, surprenant et illimité ; chacune de nous et les œuvres elles-mêmes se redécouvrant sans cesse.

Matières à engagements est un spectacle modulable et tout terrain.

Il comporte quatre petites formes pour des petites jauges et peut donc être proposé :

1) dans sa totalité comme un parcours que les spectateurs traversent en petits groupes pour se retrouver tous ensemble sur un moment final,

2) ou en choisissant une seule forme, ou deux, ou trois.

Les quatre formes de Matières à engagements ont plusieurs points en commun :

1) elles développent toutes une réflexion autour de l’engagement. Elles sont inspirées des mots que nous avons récoltés, de lectures, de réflexions philosophiques, de références historiques et dans leur diversité, elles questionnent aussi les aspects communs à tout type d’engagement : la prise de risque, la notion de temporalité, le découragement, le changement que la personne engagée ressent en elle…

2) elles se situent entre le spectacle et la performance. Nous fixons des canevas, des protocoles très précis au sein desquelles les artistes ont leur liberté, expriment leurs spécificités et restent surtout à l’écoute du moment présent et du public (toujours diffèrent).

3) elles offrent un panel de genres différents (mouvement, manipulation, clown, musique) qui s’entremêlent avec un dénominateur commun : l’utilisation sensible de l’objet et de la matière.

FORME 1 : UN REPAS ENSEMBLE ?

Venir s’installer à table, mettre la nappe, les couverts, s’installer et se laisser transporter par les mets qui vont être servis par votre hôte. Un menu composé de plats à sensations. Une dégustation sensible où se rejoue des scènes du passé, le dernier repas avant de se quitter, les retrouvailles, les repas en famille du dimanche, les adieux, les aveux, les malentendus, les non-dits…  Nous proposons, par cette forme, d’engager le public dans une « conversation » à table sans le recours aux mots, mais par l’appel aux sens et au langage préverbal

FORME 2 : KATHARGILE

Kathargile naît de l’envie de raconter avec des mots et des images créés avec 50 kilos d’argile manipulée à vue. La conteuse-manipulatrice et les spectateurs sont collectivement actifs et impliqués. Ensemble, ils se retroussent les manches et se salissent les mains pour manipuler chacun sa motte d’argile. Les mots influencent le modelage tout autant que les formes modelées agissent sur la narration. L’histoire que nous racontons ici est celle de Kathrine Switzer, la première femme à avoir cour le marathon de Boston en 1967. Il s’en suit une vie de combat pour allier fémininité et athlétisme et pour faire accepter à l’opinion publique et un monde sportif que courir ne provoque pas de descentes d’utérus et ne fait pas pousser des moustaches aux femmes…

FORME 3 : PAULETTE ET BIBICHE OU LA PORTE DE L’ENGAGEMENT

La Paulette et sa bibiche, une porte bien bancale. C’est la porte de l’engagement ; mais elle a besoin d’être nourrie et soutenue par les engagements des spectateurs invités à ouvrir et traverser la porte en proclamant haut et fort leur propre engagement. La démarche engagée de la Clown dans ce dispositif progresse de la mise en confiance du spectateur jusqu’à découvrir son engagement majeur et lui donner envie de s’engager par la porte, en sautant à pieds joints dans une improvisation autour de cet engagement avec tous les aléas de l’improvisation, et du jeu clownesque.

FORME 4 : PAROLES ENGAGEES – LECTURE PERFORMANCE SON ET PEINTURE  

Les paroles collectées via les dispositifs ludiques de récolte de témoignages sont retranscrites, mis en son, en voix et en image de façon conjointe par les 5 artistes.

Nous restons fidèles aux témoignages en proposant un bain de paroles nourrissant la réflexion du spectateur pour attiser son envie d’agir. Le son participe à construire une choralité entre les différents témoignages restitués, c’est la musique des souvenirs, des idées, des pensées. La peinture, en direct, altèrne figuratif et abstrait et rend la parole visuelle.

Le public, lui, est engagé à écouter, regarder, croiser les différentes stimulations pour construire son propre sens et croiser les témoignages d’autrui avec ses propres envies et réflexions pour finalement passer symboliquement à l’action en participant à l’achèvement collectif de la peinture.

Ici, vous pouvez écouter une bulle sonore née d’une des interviews réalisées.

PARTENAIRES ACQUIS : Drac Sud (Eté culturel 2022, Résidences de territoire, et reconduction du dispositif en 2023), Agglomération Dracénoise (2022 et 2023), EHPAD de la Pierre de la fée (Draguignan), Foyer Font Clovisse Croix rouge Française (Draguignan), Accueil de jour Drasylva (Draguignan), Musée  des ATP (Draguignan), Mairie de Ramatuelle, Département du Var. PARTENAIRES EN COURS : Région SUD, l’Usinotopie (31), Centre départemental des Arts du Vaucluse (Rasteau, 83), L’hiver nu (48)…